blasphémer

blasphémer

blasphémer [ blasfeme ] v. <conjug. : 6>
• fin XIIe; lat. ecclés. blasphemare, du gr. blasphêmein blâmer
1 V. intr. Proférer des blasphèmes. Blasphémer contre le Ciel. Taisez-vous, vous blasphémez. Par ext. Proférer des imprécations.
2 V. tr. Littér. Outrager en prononçant des blasphèmes. injurier, insulter. « Celui qui blasphémera le nom de l'Éternel sera puni de mort » ( LÉVITIQUE ). Par ext. Blasphémer la science, la morale.
⊗ CONTR. Vénérer.

blasphémer verbe transitif indirect (latin ecclésiastique blasphemare, du grec blasphêmein) Proférer des blasphèmes. Tenir des propos injurieux contre des personnes ou des choses respectables : Blasphémer contre la religion.blasphémer (difficultés) verbe transitif indirect (latin ecclésiastique blasphemare, du grec blasphêmein) Conjugaison Attention à l'accent, tantôt grave, tantôt aigu : je blasphème, nous blasphémons ; il blasphémera. . Construction Blasphémer contre qqn, contre qqch, est courant. La construction directe (blasphémer le saint nom de Dieu), assez rare, est littéraire. ● blasphémer (synonymes) verbe transitif indirect (latin ecclésiastique blasphemare, du grec blasphêmein) Proférer des blasphèmes.
Synonymes :
Contraires :
- bénir
Tenir des propos injurieux contre des personnes ou des choses...
Synonymes :
Contraires :
- vénérer
blasphémer verbe transitif Littéraire. Outrager ce qui est digne de respect : Blasphémer le nom de Dieu.blasphémer (difficultés) verbe transitif Conjugaison Attention à l'accent, tantôt grave, tantôt aigu : je blasphème, nous blasphémons ; il blasphémera. . Construction Blasphémer contre qqn, contre qqch, est courant. La construction directe (blasphémer le saint nom de Dieu), assez rare, est littéraire.

blasphémer
v.
d1./d v. tr. Outrager par des blasphèmes. Blasphémer le nom de Dieu.
d2./d v. intr. Proférer des blasphèmes.
Par ext. Proférer des injures, des imprécations.

⇒BLASPHÉMER, verbe.
I.— Emploi intrans. Proférer des blasphèmes contre ce qui est sacré; p. ext. proférer des propos injurieux contre ce qui est respectable :
1. Comment pourrois-je blasphémer contre la source exclusive et génératrice de la vie? Pour nier cet être, ne me faudroit-il pas employer l'organe de la voix et de la parole qu'il m'a donnée lui-même?
SAINT-MARTIN, L'Homme de désir, 1790, p. 60.
II.— Emploi trans. Outrager par des blasphèmes ou des propos injurieux ce qui est sacré ou respectable. J'ai nié Dieu, je l'ai blasphémé, j'avais entièrement perdu la foi (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 90) :
2. Femmes, vous blasphémez l'amour, quand d'aventure
Un seul rebelle insulte à votre royauté.
Ah! C'est un pire affront qu'en silence elle endure,
La jeune fille à qui la marâtre nature
A dénié sa gloire et son droit : la beauté!
SULLY PRUDHOMME, Les Solitudes, La Laide, 1869, p. 40.
3. Elle n'avait qu'une tactique, c'était d'empêcher les hommes de blasphémer le Seigneur et de mener avec eux des ribaudes...
A. FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, 1908, p. XLVI.
Absolument :
4. — Ne blasphémez pas, jeune homme, dit le prêtre avec un sérieux effrayant. Dieu vous frapperait de sa malédiction, il vous rendrait fou; je crains que vous ne le soyez déjà, car vous parlez comme un être privé de raison.
G. SAND, Lélia, 1833, p. 80.
5. Il y eut autour de l'incrédule une sorte de mouvement de pitié, comme s'il avait blasphémé dans une assemblée de moines.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Magnétisme, 1882, p. 777.
Rem. On rencontre dans la docum. le part. adj. prés. blasphémant, ante. Qui blasphème. La joie discordante et blasphémante des foules demandant le sang d'un juste (E. et J. DE GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 84).
Prononc. :[blasfeme]. PASSY 1914 transcrit [] ouvert pour la 2e syll. de l'inf. : (je) blasphème []. Fait partie des verbes qui changent l'[e] fermé de l'avant-dernière syll. en [] ouvert devant une syll. muette, sauf au futur et au cond. (cf. Ortho-vert 1966, p. 586).
Étymol. ET HIST. — Fin XIIe s. intrans. « proférer des blasphèmes » (Dialogue Grégoire, 218, 9 dans T.-L.); id. trans. « outrager en prononçant des blasphèmes » (Ibid., 218, 19, ibid.). Empr. au lat. chrét. blasphemare « id. »; emploi intrans. TERTULLIEN, Idol., 14 dans TLL s.v., 2046, 39; emploi trans. ID., Spect., 27, ibid., 2045, 69, v. aussi blâmer.
STAT. — Fréq. abs. littér. :286. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 447, b) 483; XXe s. : a) 430, b) 314.

blasphémer [blasfeme] v. [CONJUG. céder.]
ÉTYM. Fin XIIe; du lat. ecclés. blasphemare, grec blasphêmein. → Blâmer.
1 V intr. Proférer des blasphèmes. Maudire, renier, sacrer (intrans.). || Blasphémer contre le Ciel, contre la Providence. || La douleur porte à blasphémer (→ Abaisser, cit. 17). || Taisez-vous, vous blasphémez !
1 Tu ne blasphémeras pas contre Dieu, et tu ne maudiras pas un prince de ton peuple.
Bible (Crampon), Exode, XXII, 27.
2 (…) il venge tôt ou tard son saint nom blasphémé (…)
Racine, Athalie, II, 7.
3 Riez et blasphémez dans vos heures oisives.
Moi, je ferai passer vos bouches convulsives
Du rire au grincement de dents !
Hugo, Ballades, 8.
4 Les douleurs passagères blasphèment et accusent le ciel; les grandes douleurs n'accusent ni ne blasphèment, elles écoutent.
A. de Musset, la Confession d'un enfant du siècle, III, 2, p. 144.
Par ext. Jurer.
4.1 — Vous avez affaire à moi ! Vous n'aurez pas cette porte !
— C'est vous qui m'en empêcherez ?
— Bon dieu de bon dieu, vous l'aurez pas, que j'vous dis.
— Tiens, vous blasphémez ?
R. Queneau, le Chiendent, p. 342 (1932).
Par ext. Proférer des imprécations, des critiques contre une personne ou une chose considérée comme éminemment respectable, quasi sacrée. Injurier, insulter, jurer. || « C'est blasphémer que de médire de cet homme, que de critiquer cet ouvrage » (Académie).
5 Il ne m'est pas venu dans l'idée de me fâcher ou de moins le vénérer, qu'il me vient dans l'idée de blasphémer contre le soleil lorsqu'il se couvre d'un nuage.
Stendhal, Souvenirs d'égotisme, p. 38.
2 V. tr. Vieilli. Outrager en prononçant des blasphèmes. Injurier, moquer (se). || Il blasphéma et maudit le nom de Dieu (Lévitique, XXIV, 1).
5.1 Nous avons blasphémé Jésus
Des Dieux le plus incontestable (…)
Baudelaire, les Fleurs du mal, « L'examen de minuit », Pl., p. 144.
Par ext. || Blasphémer qqch. : avoir une attitude qui correspond à un blasphème.
6 Tout tourne en bien pour les élus, jusqu'aux obscurités de l'Écriture; car ils les honorent, à cause des clartés divines. Et tout tourne en mal pour les autres, jusqu'aux clartés; car ils les blasphèment, à cause des obscurités qu'ils n'entendent pas.
Pascal, Pensées, VIII, 375.
Par ext. || Blasphémer la science, la morale, la religion.
7 Ces hommes qui, selon le langage de l'apôtre, blasphèment tout ce qu'ils ignorent.
Fléchier, II, 114, in Littré.
CONTR. Bénir, honorer, respecter, vénérer.
DÉR. Blasphématoire. — V. Blasphémateur.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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